L’association « Alpes vivantes », en collaboration avec « Nos voisins sauvages », a mis sur pied un recensement des hérissons à l’aide de tunnels à traces déposés à proximité des écoles. Du 7 au 11 juin, trois classes de Bex se sont investies dans ce projet.
Le hérisson est une espèce synanthrope, c’est-à-dire qui a une interaction durable, directe ou indirecte, avec les êtres humains auprès desquels il vit. Des études un peu partout en Europe et en Suisse, notamment à Zürich, montrent que les hérissons voient leurs populations diminuer. Raison pour laquelle le projet « Action Hérisson » a été lancé. L’idée est de sensibiliser les enfants concernant la protection de ce mammifère et de son habitat, mais également en faire sa promotion, ainsi que celle d’autres animaux sauvages, par la mise en place de tas de bois et d’autres petites structures aux alentours des écoles.
Première étape : le recensement
Actuellement, des recensements ont déjà été effectués à Leysin et à Villars ainsi que dernièrement au cœur de la ville de Bex. D’autres seront organisés cet été aux Plans-sur-Bex et à Gryon. Pour la cité du sel, dix tunnels à traces ont été déposés à proximité du collège Pré-de-la-Cible ainsi que de celui de la Petite Servannaz entre le 7 et le 11 juin. Chaque tunnel dispose d’une planchette équipée d’une gamelle remplie de nourriture, de deux bandes d’encre et de deux feuilles A4. Les animaux, en traversant la structure, laissent leurs empreintes qui sont ensuite étudiées par les élèves avant d’être envoyées pour analyse à « Nos voisins sauvages ». En plus de recenser les hérissons, l’initiative vise à faire découvrir les autres animaux qui vivent à proximité des écoles.
Les résultats
Pierre Fumeaux, professeur de mathématique et de physique aux écoles de Bex, s’exprime à ce sujet. « J’ai fait part de ce projet de recensement à la commission verte des écoles de Bex. Il s’agit d’un groupement d’enseignants désireux de participer à des actions vertes avec leur classe. Nathalie Hebbinckuys, professeur de français intensif auprès des jeunes enfants, a participé avec ses élèves en installant cinq tunnels au collège de la petite Servannaz. Cinq autres ont été déposé au collège Pré-de-la-Cible ; les données de ces derniers ont été collectées chaque jour en alternance entre ma classe et celle de Cécile Cronauer, professeur de travaux manuels. »
Chaque élève s’est vu impliqué dans la totalité du processus : de la pose des tunnels au nettoyage de ces derniers en passant par le remplissage des gamelles et la relève quotidienne des feuilles. « Les premiers jours, il pleuvait. Les animaux sont peu sortis, hormis les limaces qui venaient tout manger, même le papier. L’une des installations a également été détruite par un chien ou un renard qui a uriné dessus. Mais nous avons tout de même récupéré plusieurs traces sur deux tunnels : un par collège. Nous pensons que certaines appartiennent à des chats, des mulots ou des souris et peut-être même un écureuil, c’est difficile à dire. Cette action a toutefois déclenché de l’intérêt chez d’autres enseignants. Certains ont installé des tunnels chez eux. D’ailleurs, l’une des traces, un potentiel hérisson, a été retrouvée chez l’un deux. Ce ne sera pas valable dans le cadre de l’étude qui est réalisée à proximité des écoles, mais l’important c’est le côté pédagogique », explique Pierre Fumeaux.
Le secrétaire exécutif de « Alpes vivantes » nous informe qu’il serait possible que sur les traces récoltées par les écoles de Bex, certaines appartiennent à un hérisson. « Mais nous attendons le rapport de « Nos voisins sauvage » afin de confirmer ou non cette hypothèse », indique-t-il.
La suite
Après le recensement, les classes seront invitées à des randonnées pédagogiques afin d’en apprendre plus sur les hérissons et leur habitat. Dans un troisième temps, certainement en 2022, des mesures plus concrètes encore pourraient être proposées. « Ce que fait l’association « Alpes vivantes » est très intéressant. Elle arrive avec des idées concrètes, le matériel, des ressources et des personnes de contact. J’espère pouvoir collaborer à nouveau avec elle. Il faut toutefois trouver le temps nécessaire. Pour l’action hérisson, nous prenions une période par jour durant cinq jours. J’aimerais d’ailleurs avoir plus de périodes pour de tels projets liés à la nature », conclut Pierre Fumeaux.
- Photos : Pierre Fumeaux