Né le 21 mars 1948, Daniel Ambresin n’aura pas mis long à suivre les traces de son père, qui jouait du tambour. C’est en commençant par tambouriner sur une boîte en carton qu’il se fait remarquer par le président de la Fanfare d’Aigle, qui l’accueillera ensuite dans sa société que Daniel, alors âgé de cinq ans, ne quittera jamais. Le temps file et cinquante ans s’écoulent, toujours sous les rythmes de son tambour, et ce parcours incroyable a d’ailleurs été fêté le 21 avril au Mont-sur-Lausanne lors de la Fête des jubilaires des musiciens du canton de Vaud. Parmi cent-cinquante autres musiciens et musiciennes présents ce jour là, Daniel à été récompensé d’une petite chane gravée en son honneur.

Son parcours en fanfare militaire

Contrairement au fonctionnement actuel, Daniel Ambresin a appris le solfège sur le tas, puis, par la suite, à l’école, «… mais je ne pense pas être un as du solfège», estime-t-il. S’il s’essaya aux instruments à vent il n’en ressentit aucun intérêt et revint bien vite aux caisses. En 1968 il entama son école de recrues. «C’est là que j’ai connu ma plus grande déception musicale en échouant à l’examen pour rentrer à la fanfare militaire comme tambour.» Malgré cet échec il prit tout de même son envol cette même année pour ne jamais redescendre. «J’ai finalement été dans les troupes de forteresses à Airolo, au Tessin, et au bout de trois semaines seulement j’ai eu les autorisations de l’armée de former ma petite fanfare composée de vingt-cinq musiciens.» Daniel vécut d’ailleurs deux anecdotes dans les fanfares militaires, qui, à l’époque, ne s’entraident presque pas du tout. «Il y a trente-cinq ans, durant l’une des journées annuelles des Trompettes et tambours militaires du district d’Aigle, aucun tambour n’était venu. Alors que je n’étais pas membre de cette société puisque je ratais l’examen en 1968, la société m’appela pour me demander de venir en renfort pour les aider. Finalement j’étais le seul tambour présent, et, pour me remercier, ils m’ont accueilli dans leurs rangs. J’ai vécu presque la même histoire avec les Tambours et trompettes militaires du Valais Romand que j’ai aidés il y a cinq ou six ans, et, depuis, j’en suis également membre. Depuis plusieurs années une certaine entraide se fait entre les différents membres des sociétés militaires.»

Membre actif et organisateur

En cinquante ans de musique, Daniel Ambresin n’aura pas chômé au sein de la Fanfare Municipale d’Aigle. Membre adjoint de 1968 à 1974, il fut ensuite secrétaire jusqu’en 1985 puis président jusqu’en 2000. En 2001 il fut nommé président d’honneur de la Fanfare en remerciement de ses quinze années de présidence. Mais il mit également la main à la pâte lors de plusieurs manifestations d’envergure. Vice-président de l’organisation des Girons de 1974, 1990 et 2002 il se chargea aussi des livrets de fête lors du Nouveau Drapeau en 1979, et il fut vice-président de l’organisation du 100^e anniversaire de la Fanfare en 1996 et du Grand Prix du fifre et du tambour deux ans plus tard. En plus d’une dizaine de participation au concours cantonal avec sa Fanfare qui décrocha, entre autres, comme dernier titre, la 1^ère place en catégorie au championnat vaudois, Daniel organisa aussi les répétitions et les déplacements de ladite Fanfare lors de la Fête des Vignerons de 1977 et 1999.

D’autres passions…

Daniel Ambresin travailla plus de dix ans dans l’impression locale. Il débuta en 1964 un apprentissage à l’Imprimerie de la Plaine du Rhône qui imprimait la «Feuille d’Avis du district d’Aigle». Après quatre années sur Lausanne il revient sur Aigle en 1972 à l’Imprimerie Boinnard qui éditait le «Messager des Alpes» et l’ «Echo de la Montagne», deux journaux aiglons. En 1981 il change de carrière et se fait engager à la Poste d’Aigle, d’abord comme porteur privé d’express, puis, à la fin, comme fonctionnaire d’exploitation jusqu’au 14 mars de cette année, jour de sa retraite. «J’ai eu une vie très chargée en musique mais j’ai aussi eu beaucoup d’activités; j’organise beaucoup de lotos, les Balcons fleuris, et donne des coups de main dans les fanfares de toute la région.» Daniel se chargeait aussi d’une émission de radio sur les fanfares à «Radio Chablais» de 1985 à 2009, et il recréa la Jeunesse de la Fontaine en 1967, société qui avait disparu et dont il était moniteur tambour jusqu’en 1973.

Avant d’atteindre les cinquante ans de musique, Daniel fut nommé membre d’honneur SCMV (Socété cantonale des musiques vaudoises) pour ses 20 ans de musique, vétéran cantonal SCMV pour ces 25 ans et vétéran Fédéral pour ces 35 ans. Aigle-Alliance l’a aussi nommé membre d’honneur de sa société, et il figure en tant que membre du comité d’organisation de plusieurs fêtes de lutte.

Aujourd’hui retraité, il compte profiter de son temps libre pour la musique, sa maison et son petit bout de vigne. Et la relève dans sa famille est assurée puisque le tambour se transmet apparemment de génération en génération, «… mon fils est d’ailleurs nettement plus doué, lui, il a passé son examen à la Fanfare militaire», conclut-il.