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Sur les traces des hommes qui se surpassent

Le défi que Michel et Marc s’étaient lancé était de taille, mais c’était sans compter sur leur détermination, leur motivation et l’amitié qui les a poussés à réitérer leur grand périple autour des Muverans. C’était le 27 juillet dernier à Pont-de-Nant, 10 h 30, les quatre hommes quittaient le parking en route pour reprendre le défi! Eh oui, ils ont remis ça les adeptes de la Marche des Salines, et après de nombreux essais et bien des aventures, cette fois-ci Michel Marquis a non seulement tenu son pari mais il a même battu son record. Alors qu’il s’était donné comme objectif de faire le tour des Muverans en vingt-quatre heures, le tenancier du restaurant et de la vinothèque l’Estanko et l’un de ses compagnons de route, Marc, ont mis pas moins de vingt-trois heures dix pour réaliser cet exploit, belle prouesse!

 

Michel
Michel

 

Des années à tenter sa chance

L’histoire commence il y a quelques années de cela. Michel, Marc, Frédéric et Bertrand se mettent en tête de réaliser le tour des Muverans en vingt-quatre heures. Potentiellement réalisable en si peu de temps, d’ordinaire le parcours est indiqué comme ne comportant aucune difficulté technique. Il est praticable durant toute la belle saison par des familles ou des marcheurs possédant un entraînement suffisant pour supporter cinq à six heures de marche par jour, la randonnée s’effectuant sur quatre jours.C’est du moins les informations disponibles sur le dépliant de l’Association du Tour des Muverans; or, nos amis bellerins adeptes de marche ayant réalisé plusieurs fois ce parcours, se lancent le défi de le faire pratiquement d’une seule traite. «Si l’on additionne les heures indiquées sur chacun des panneaux pédestres que l’on trouve sur le tour on arrive à vingt-quatre», me raconte Michel, ce serait donc de là que viendrait cette idée pour le moins ambitieuse.

 

Et pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayé. Depuis plusieurs années qu’ils procèdent à des repérages pour les passages de nuit, et plusieurs tentatives à proprement parler, il aura fallu quatre essais pour réussir ce tour. La première fois, le froid et quelques difficultés à la suite du choix d’un parcours (par la Tour d’Anzeinde) qui les avaient pas mal ralentis, l’équipe décide d’arrêter d’autant que Frédéric est victime d’un accident en route. La fois suivante, ils passent par la Vare et font une halte un poil trop longue puis c’est la météo qui leur joue des tours, pataugeant dans la boue et risquant le pire, ils décident d’abandonner. Troisième essai, riche de toutes ses expériences Michel, seul cette fois-ci, réussit grâce à ce qu’il en a appris à parcourir l’itinéraire en vingt-huit heures. Heureux mais un peu déçu de ne pas avoir mis moins de temps, il est conscient que la partie nocturne de la marche est toujours périlleuse et demande beaucoup de concentration. Finalement la quatrième tentative, toujours accompagné un bout du chemin par ses compagnons de route, Michel rencontre plusieurs difficultés vers un névé derrière les Dents-de-Morcles; son aventure finit par l’intervention d’Air Glacier.

 

Défi surpassé!

Quelle épopée! Au final, Michel qui a terminé au matin du 28 août à 9 h 10 le chemin avec Marc. Michel aura bien mérité sa victoire et se fera un grand plaisir de vous décrire avec émerveillements toute son aventure à grand renfort de somptueuses photographies qu’il a réalisées, si le cœur vous en dit d’aller déguster un bon verre de vin chez lui. Remerciements à Gérald Bernard pour son plat de pâtes à la Vare, qui lui a fourni l’énergie pour réaliser son défi! A l’arrivé c’est plus de dix cols franchis dont la Vare, le Col des Esserts, le Col de la Forclaz, Rambert, Fénestral, Demècre, La Tourche et le Col des Perris-Blancs, des heures de soleil, de paysages rocailleux, de superbes points de vue sur les Alpes pennines, le Massif du Mont-Blanc, les Dents-du-Midi et les Préalpes vaudoises, ainsi que pas loin de 4200 m de dénivellation en tout, sans compter la flore et la faune alpines, telles que les marmottes.

 

L’occasion aussi de rappeler que les protagonistes de notre histoire sont des marcheurs chevronnés qui ont de bonnes conditions physiques, mais que ce genre de prouesse n’est pas à la portée du premier marcheur venu. La montagne est dangereuse comme elle a coutume de nous le rappeler, le 11 septembre dernier, le corps sans vie d’un randonneur de 67 ans a été retrouvé au lieu-dit Pierre de La Diablesse, entre la cabane Rambert et Pont-de-Nant. Il a fait une chute mortelle d’une cinquantaine de mètres, dans une ravine. Ce drame a nécessité l’intervention de la colonne de secours de Villars avec trois hommes, deux hélicoptères d’Air Glacier et de la Rega et trois gendarmes des Alpes vaudoises. Des interventions qui, en cas d’accident, mettent également en danger la vie des sauveteurs. Soyez prudent, la montagne s’apprivoise, et, à l’instar de notre héros du jour, Michel Marquis, il faut de la persévérance et de la prudence lorsqu’on se lance un défi dans des conditions aussi délicates.

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D. Vernier

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