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A la recherche d’un emploi: réseaux sociaux, alliés ou ennemis?

«Et voilà qu’on se retrouve à confectionner son CV et sa lettre de motivation»: plus d’un lecteur du «Point Chablais» s’est sans doute trouvé dans cette situation. C’est alors le moment de revisiter notre page sur le web, d’essayer d’effacer cette photo un peu bizarre qu’un ami avait postée sur notre mur, de supprimer les contacts nuisibles. Pari gagné: on a réussi, quand soudain il y a un commentaire déplacé qui s’affiche sur notre page. On ne connaît pas son auteur mais il se trouve dans notre liste d’amis. Etre «chez soi» sans porte ni serrure: pas moyen de dormir tranquille.

 

Si le taux de chômage en Suisse est nettement plus bas que dans les pays voisins (3,5 % selon le Secrétariat d’Etat à l’économie, SECO, janvier 2015), le marché de l’emploi n’en souffre pas moins. Et que dire des chômeurs de tous âges qui doivent rendre des comptes à l’ORP chaque mois, qui se retrouvent dans une salle de classe à prendre des cours de base souvent imposés par leur conseiller comme «l’utilisation du téléphone dans la recherche d’emploi». Ce n’est pas toujours facile à accepter, même si c’est un moyen de mettre toutes les chances de son côté, comme l’est aussi sa page personnelle sur un site web. Toute action a son côté favorable et sa face négative, et il faut savoir se fixer des objectifs pour obtenir le résultat souhaité.

 

Le chômage! Voilà une situation qui demande beaucoup de courage. Etre au chômage, c’est un peu comme être atteint d’une maladie contagieuse. Qui voudrait donc s’afficher avec un chômeur? Les amis disparaissent par crainte d’être la cible d’une demande de faveur: «Tu crois que tu peux me pistonner?», et pire encore, d’une demande d’argent.

 

La société, soit vous et moi, pense souvent que les sans-emploi n’ont pas très envie de travailler, mais plutôt de profiter du système. Bien sûr que pour la bonne conscience, on laisse tout de même un peu de doute. Et l’on a une pensée compatissante pour ceux qui font de leur mieux pour décrocher un poste sans jamais y parvenir. Enfin, le fameux système veut que le chômeur travaille, à tout prix.

 

Dans cette tourmente se trouvent Laura ou Robert, Gonzalez ou Chappuis. Des personnes qui se retrouvent à dépoussiérer un CV qui dormait dans un tiroir à la suite de 10 ou 15 ans d’emploi fixe. Un étudiant fraîchement diplômé à qui on demande de l’expérience. Un homme de 50 ans qui a beaucoup d’expérience mais qui est trop vieux. Comment faire? Nulle ne le sait. En revanche, il est conseillé, pour eux un peu plus que pour les autres, de montrer une bonne image de soi afin de séduire sur le marché du travail. Cela ne s’arrête pas seulement au parcours professionnel, mais aussi sur les détails de la vie privée et ceux auxquels tout le monde a accès.

 

Du CV au profil Web: c’est la même personne?  
C’est une question que le futur employeur ne doit pas se poser au moment de prendre sa décision. «Sérieux, responsable, sens de l’organisation», ce sont les formules les plus couramment utilisées, tant dans les offres que dans les demandes. Ce qui est écrit sur le document du postulant et ce que celui-ci affiche sur internet doivent être en harmonie, ça va de soi.

 

La toile offre un éventail de possibilités à tout le monde. Surtout dans le domaine de la recherche d’emploi. Un grand nombre de sites spécialisés proposent chaque jour des postes de travail. Ce qui ne signifie pas que c’est simple, ni pour le demandeur ni pour le recruteur. D’autre part, cela veut dire que c’est un endroit commun où les deux parties soit se croisent soit se rencontrent.

 

L’entreprise a ses exigences. Et le candidat remplit très rarement toutes les conditions attendues de lui. C’est alors qu’on se met au travail afin de mettre en avant nos meilleurs atouts et de minimiser nos insuffisances.


Apres avoir rédigé son curriculum vitae, il ne reste qu’à apporter les preuves de ce qu’il contient et s’attendre à ce que le futur patron aille encore plus loin: connaître plus amplement l’aspirant en question en visitant son profil Web.     
                     
Des offres spontanées sont adressées chaque mois à «La Manufacture»   
La Clinique créée en 1930, connue de nos jours sous le nom de «La Manufacture», est aujourd’hui une fondation qui gère deux ateliers protégés «Ressorts CML» à Leysin et «Cartonnage et verres» à Aigle. Au total, elle emploie 100 personnes parmi lesquelles 70 sont des collaborateurs AI.

 

La fondation, reconnue d’intérêt public, offre aux personnes au bénéfice d’une rente invalidité la possibilité de s’intégrer au monde du travail tout en valorisant leur savoir-faire. Elle offre aussi des formations avec un accompagnement, qui viennent renforcer leur expérience et leur capacité professionnelle. Il est important de noter que les personnes sont rémunérées pour les travaux effectués.

 

La Manufacture reçoit en moyenne deux offres spontanées par mois. Pour Dominique Pillonel, directeur de la fondation et son équipe, la personne passe avant son profil sur le net. Il pense que l’image de soi exposée sur un site Web ne remplacera ni le CV ni l’expérience de l’individu. Chercher sur la toile le profil des postulants, c’est une pratique à laquelle il n’adhère pas. «Nous ne le faisons pas par souci d’équité par rapport aux personnes qui n’ont pas de profil et par la volonté de juger de manière plus neutre, sur la base d’un dossier qui doit présenter les documents demandés et que l’on peut comparer.»


Pour Dominique Pillonel la responsabilité appartient à la personne qui s’expose, qui affiche les informations de son propre gré, en sachant qu’elles seront accessibles au public. Par conséquent, si le futur employeur souhaite connaître l’aspirant sous un autre angle, il n’a aucune raison de s’en priver.

 

Le mythe de vie privée  
La vie privée sur le net, c’est un mythe. Le sujet suscite beaucoup de controverses et surtout des contradictions. Le fait est qu’il est difficile de faire autrement que la plupart des gens de sa génération. Tout le monde se retrouve sur Internet. Certes, il y a quelques personnes qui font de la résistance, comme dans tous les domaines. En revanche, une majorité finira par céder, tôt ou tard.

 

La question à se poser est celle-ci: «Est-ce que mon patron va regarder cette photo où je suis ivre et à moitié nue?» Même si c’est préférable de ne pas afficher une pareille «œuvre d’art», c’est pourtant la peur qui hante la plupart des internautes. Cependant il y a des dangers comme le vol d’identité, la pédophilie, les braquages et tant d’autres auxquels il faut porter également de l’intérêt.  

 

Mais ne voir que le négatif est aussi réducteur! C’est sur la toile qu’on retrouve l’ami d’enfance tant aimé et qu’on a perdu de vue depuis la quatrième, qu’on discute avec sa famille restée à l’autre bout du monde et qu’on retrouve des opportunités de travail. Ni pour ni contre, il faudrait juste accepter ce qu’est Internet et savoir gérer son utilisation de son mieux.     

 

Il faut commencer par comprendre que la sécurité maximale n’existe pas! Rien n’est en sécurité sur Internet. La déclaration faite par le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, est très claire: «La vie privée n’existe pas sur Facebook! Facebook est fait pour avoir une vie publique! Vous vous affichez sur le net avec nos outils, donc vous ne voulez pas de vie privée, donc je m’assois dessus et cela va aller en empirant!» Charmant!

 

Cyber ou pas cyber: telle est la question  

J’ai contacté plusieurs entreprises dans la région afin de savoir si elles tiennent compte ou pas du profil Web de leur candidat ou si des publications personnelles peuvent mettre en danger le poste de ceux qui sont en cours d’emploi. Une seule personne a accepté de partager son opinion avec nos lecteurs. Et comme vous l’avez constaté précédemment, il s’agit du directeur de «La Manufacture».

 

On peut certes garder une vision optimiste et penser que le bon vieux CV est toujours ce qui présente de la meilleure manière nos compétences et nos motivations, et que blog, réseaux sociaux et autres font partie d’une quatrième dimension qui n’intéresse pas les patrons. On peut également consulter les recherches réalisées par des organismes compétents et se former une opinion, l’accepter comme un fait, développer une phobie ou se poser la question: «Mais bon sang, c’est quoi la liberté?»    

 

Selon CareerBuilder.com, environ 45% des employeurs font des recherches sur le candidat avant de l’embaucher. Beaucoup d’aspirants ne sont pas engagés pour des raisons liées aux photos publiées. Ce sont des données faciles à se procurer sur internet. Le résultat diffère selon les institutions qui le réalisent, l’année et le pays. Dans tous les cas, s’il y a exposition, des spectateurs ne manqueront pas. Ne serait-il donc pas raisonnable de vivre conformément aux exigences morales de la société? Ou alors la peur est-elle le produit d’une mauvaise conscience?  Autre question: la notion que j’ai de la morale est-elle la même que celle des autres?

 

Les réseaux en chiffre 
Voici les réseaux sociaux qui ont dépassé les 100 millions d’utilisateurs. Des données publiées par Thomas Coeffé, animateur en ligne de Regionsjob, spécialiste dans le domaine.

LinkedIn: il communique assez peu sur le nombre d’utilisateurs actifs sur le réseau. Selon des données très récentes, ils seraient au nombre de 187 millions. Il se situe en première place des réseaux sociaux professionnels;
Facebook: 1,23 milliard d’utilisateurs. Il est aujourd’hui le seul réseau social qui dépasse le milliard d’utilisateurs actifs mensuels;
Twitter: 241 millions d’utilisateurs;
Instagram: 150 millions de membres actifs;
Google: 359 millions d’utilisateurs;
Skype: en mai 2011, Microsoft a racheté Skype. Le service est massivement utilisé, notamment en entreprise.

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Norma Alonzo

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