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Influence positive du loup

Bannis, chassés, peu aimés voire détestés, les loups et les lynx sont décidément les bêtes noires de nos forêts. Pourtant leur influence positive sur les populations de gibiers et les écosystèmes est reconnue pour la toute première fois.

 

Le loup en Suisse

Si le lynx, estimé au nombre de 160 en Suisse, ne pose pour ainsi dire pas ou peu de problèmes, ce n’est pas le cas du loup. Ce majestueux animal avait pourtant disparu de notre pays à la fin du XVIIe siècle. Au début des années 1970, des spécialistes estimèrent qu’il restait environ 100 loups en Italie. Ce chiffre a rapidement doublé, puis quadruplé. Des loups ont même été aperçus dans les Alpes maritimes françaises au début des années nonante. Cette évolution a conduit l’arrivée du loup en Suisse par le sud depuis 1995.

 

Le retour du loup n’a pas été apprécié à sa juste valeur. Bien qu’il soit une espèce protégée depuis 1982, il dérange, il dérange l’homme qui a envahi son territoire. Sans compter les nombreux bergers qui ne font pas suffisamment d’efforts pour protéger leur bétail. Actuellement, entre 25 et 30 loups sont recensés dans notre pays, qui pourrait en accueillir jusqu’à 200.

 

Des mesures plus qu’efficaces peuvent êtres prises par les bergers pour protéger leurs troupeaux, certes coûteuses, mais efficaces, comme des chiens, des clôtures électrifiées et le retour des bergers. Avec ces mesures, seuls neuf animaux ont été tués par des loups en 2013, entre les Grisons et Saint-Gall, également territoire de la meute de loups du Calanda. Cette meute est la première vivant en Suisse depuis le retour du grand prédateur en 1995. Cela prouve bien que l’homme peut cohabiter avec le loup, mais ce n’est, apparemment, qu’un doux rêve.

 

Nous n’apprenons absolument pas à vivre avec cette espèce, au contraire, nous trouvons des solutions pour l’abattre légalement. Malgré que le loup soit protégé par la Convention de Berne, il peut être abattu s’il y a un intérêt public prioritaire, notamment sanitaire ou sécuritaire:

L’ordonnance sur la chasse autorise les cantons à prévoir le tir d’un individu solitaire qui cause de grands dégâts. Le tir de l’animal peut être ordonné lorsque celui-ci a tué plus de 25 moutons en un mois ou 35 en quatre mois, en dépit des mesures de protection des troupeaux.

 

Le plan du loup

La révision des Plans Loup et Lynx, établie il y a maintenant un an, ne satisfait personne, ni les défenseurs du loup, ni les éleveurs. Comme il est vraisemblable que le loup va continuer de se propager dans le pays et que de nouvelles meutes vont se former, la présence du loup ne manquera donc pas de susciter de nouvelles polémiques. Cela étant, la décision a été prise de réglementer plus clairement la gestion du loup sur les plans aussi bien politique que légal. Ainsi, les conditions requises pour abattre des loups causant d’importants dégâts sont arrêtées en détail dans l’ordonnance sur la chasse et non plus dans le plan gestion du loup. L’ordonnance sur la chasse révisée est entrée en vigueur le 15 juillet dernier.

 

Selon l’ordonnance, les populations de grands carnivores peuvent être régulées si elles sont assurées par une reproduction régulière et si les mesures de protection des troupeaux ont été prises. Il faut encore attendre pour connaître l’avis des diverses associations, des cantons et des autres intéressés concernant cette révision. Tout le monde ne s’accordera certainement pas,mais il semble pourtant y avoir un fait indéniable qui ressort cependant des plans loup et lynx : l’influence positive de ces prédateurs sur les populations de gibier. En tant que partie de la biodiversité indigène, ils contribuent à la régulation naturelle des animaux sauvages. Il est en effet prouvé que les populations d’animaux sauvages sont en meilleure santé lorsque les grands prédateurs sont présents. Pro Natura et le WWF (Organisation pour la défense de l’environnement) acceptent la régulation de populations de loups en Suisse, mais à condition que ces populations soient viables, ce qui n’est pas encore le cas aujourd’hui, selon ces organisations. Les nouvelles dispositions de l’ordonnance sur la laissent nettement trop de marge d’interprétation en la matière. Abattre des loups et des lynx parce qu’ils tuent des animaux sauvages reste inacceptable pour les deux organisations. Il ne peut y avoir de revendications ni des chasseurs pour des proies, ni des cantons pour leurs revenus de la chasse, car les animaux sauvages n’appartiennent à personne selon le droit suisse.

 

Bilan

S’il faut tirer une conclusion de la révision de l’ordonnance sur la chasse, elle ne serait pas très bonne. Au mois de septembre dernier, WWF Suisse et Pro Natura ont dénoncé le canton du Valais qui a autorisé un tir «illicite» d’un loup. Dans la région d’Augstbord et dans la vallée de Tourtemagne, le loup sévit. Pourtant, après examen, il en ressort qu’aucune mesure de protection des troupeaux, même toutes simples, n’ont été prises. Sans elles, et conformément aux bases légales, les bêtes attaquées ne peuvent être comptabilisées pour justifier une autorisation de tir. Au total, seuls deux moutons tués peuvent être considérés comme ayant été suffisamment protégés. Une autorisation de tir légale nécessiterait quinze moutons tués. Sans compter la présence attestée de trois loups dans la région concernée; l’abattage d’un des loups n’éviterait en aucun cas d’autres dommages à l’avenir. L’ordonnance n’est donc même pas respectée par les cantons eux-mêmes, le Valais ayant donné illégalement l’autorisation de tir de ce loup, selon ces organisations. L’OFEV (Office fédéral de l’environnement) est en train d’examiner la décision.

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Article écrit par

Zoé Gallarotti

Zoé Gallarotti

Rédactrice en chef

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