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Découverte des hameaux de Bex: partie 1

Cet été, partons à la découverte des hameaux de Bex, leur histoire, leur développement, mais aussi les anecdotes qui un jour s’oublieront ou seront simplement narrées tel un conte, un récit imaginaire que l’on se transmet d’une génération à une autre. En attendant, restons concrets, parlons juste et découvrons ensemble tout un pan de l’histoire bellerine, tout en la gravant à jamais à travers ces quelques lignes.

 

Les hameaux de Bex… ils sont divisés en trois parties: les hameaux de l’Avançon de Solalex (Le Chêne, Fenalet, Les Posses, Solalex et Anzeindaz), les hameaux de l’Avançon de Nant (Frenières, les Plans, Pont-de-Nant) et les hameaux de plaine (le Châtel, Vasselin et les Dévens); soit un total de onze hameaux. Ce mois-ci, intéressons-nous aux hameaux de plaine et à ceux de l’Avançon de Nant. Nous découvrirons les autres dans la prochaine édition du «Point Chablais».

 

De Pont-de-Nant aux Plans

Le Vallon de Nant, situé au-dessus des Plans, à 1253 m, est sans aucun doute le départ de nombreuses marches de différents niveaux et permettant ainsi de découvrir ce que cette région peut offrir. Si l’on veut en prendre pleins les yeux, c’est précisément ici qu’il faut venir; entre Pont-de-Nant et le fond de la vallée. Il s’agit d’une réserve naturelle classée depuis les années 1960 et permettant d’admirer une multitudes de plantes. D’ailleurs, 40% des plantes de Suisse sont présentes dans ce vallon. On y facilite aussi l’arrivée et la survie des animaux sauvages; c’est un peu comme un «demi-parc national, on peut d’ailleurs y trouver des tritons et des vipères de montagne». Il fut un temps où l’armée voulait faire de cette zone une place de tir pour les chars. Un comité bellerin s’est opposé à cette idée saugrenue en favorisant la création d’un parc naturel. C’est aussi dans cet endroit magique que se situe le jardin botanique «La Thomasia», créé en 1891 et regroupant 3000 plantes venant du monde entier. Ce jardin, créé par le professeur Ernest Wilczek a d’ailleurs été nommé en l’honneur de la famille Thomas, des naturalistes connus et habitants les Dévens à l’époque. Notons que ce jardin fêtera son 125e anniversaire le 27 août prochain à travers une grande fête. Ensuite, dans le vallon de Pont de Nant, reliant Pont-de-Nant au pâturage de Nant, le chemin est jalonné de 12 panneaux didactiques. La balade à travers les pâturages offre un merveilleux coup d’œil sur le cirque de montagnes qui l’entoure. C’est depuis cette région que l’on peut faire le tour de l’Argentine, le Trou-à-l’Ours ou rejoindre différents alpages comme celui de la Vare ou encore la cabane de Plan-Névé qui permet différentes ascensions comme celle du mythique Grand-Muveran, l’Arête Vierge ou encore la Tête-à-Pierre-Grept, etc. Les possibilités sont vastes… La nature est à portée de main dans cette fabuleuse région.

 

Redescendons maintenant de la montagne pour rejoindre le hameau des Plans qui compte 130 habitants. Ici, ce n’est pas un village, mais la vraie montagne avec ses chalets pittoresques et ses paysages à couper le souffle. Bien que le soleil ne perce les montagnes que quelques heures par jour, l’air y est vivifiant. Le Vallons des Plans était, jusqu’au début du XVIIIe siècle, un lieu de pâturage pour les paysans de Frenières aux habitants de Bex. Cette fonction a valu au village des Plans-sur-Bex son appellation originelle de Plans Frenières.

 

Si, d’anciennes granges ont vu le jour aux Plans entre 1681 et 1695, c’est seulement en 1714 que le premier édifice habitable à l’année a été construit ; cela lança le développement du village dans sa phase pré-touristique. À cette époque, les habitants vivaient principalement de l’élevage et ce jusque dans les années 1940 – 1950. La présence des premiers voyageurs étrangers dans le Vallon des Plans est intimement liée à la popularité de la famille Thomas. Les Plans devinrent célèbrent en figurant dans de nombreux ouvrages, contes et poèmes. Pourtant, la 1ère guerre mondiale eu un impact négatif sur le tourisme et ce durant quelques années. Cela ne s’améliora pas lors de la crise de 1929. Une situations encore aggravée en 1932 lors de la faillite de la faillite de la Banque de Bex. Mais ce hameau ne cesse pas de vivre pour autant, au contraire, ce coin du pays de Vaud est toujours autant apprécié des touristes, des randonneurs que des habitants de Bex.

 

Frenières

Le hameau de Frenières est, quant à lui, situé entre Bex et les Plans. A une certaine époque, Les Plans-sur-Bex s’appelaient Les Plans-de-Frenières, selon d’anciennes cartes postales! Les moyens de transport d’aujourd’hui on facilité le maintien d’un habitat dans cette région habitée par 63 personnes. On y trouve, entre autres, le chalet de la Patte-de-l’Ours, le troisième chalet en arrivant dans le village et sur lequel est cloué la patte du dernier ours tué dans la région. Dans un autre registre, toujours historique bien sûr, entre le chemin, qui de Frenières mène aux Monts-sur-Bex, se trouvent les ruines d’un petit château, une maison forte du nom d’Ergnau. Elle servait de relais visuel entre le Château de Bex (la Tour de Duin) et la maison forte avancée de Seguin située au bord de l’Avançon d’Anzeindaz, à l’emplacement approximatif de la station d’épuration de Gryon. Cela prouve qu’au Moyen Age, aux alentours de 1100, le système défensif avait déjà prévu une attaque par les hauts, soit du côté valaisan.

 

Le Châtel

Ce hameau est aujourd’hui l’un des plus importants en termes de population puisqu’il y accueille 339 habitants. Mais ce ne fut pas toujours le cas. En effet, pendant longtemps cette région était essentiellement agricole et comptait une quarantaine d’agriculteurs contre une poignée aujourd’hui, qui se partagent les mêmes terrains. Le gros du développement du Châtel a été fait par M. René Pierrot, qui a construit toutes les petites maisons situées en dessous de la Grande Salle. Le groupe de maisons situées à la Pâtissière, sur la colline juste en dessus de Vasselin, fait également partie de ce hameau. C’est d’ailleurs dans cette partie du village, considérée comme un domaine viticole, que se trouvait un café: le Café de la Pâtissière fermé depuis une cinquantaine d’années déjà.

Le Châtel
Le Châtel

Le Châtel est donc un vaste hameau construit au pied de la Tour de Duin, vestige du Château de Bex construit au XIIe siècle pas Girold de Bex et détruit durant les guerres de Bourgogne en 1476. Tout aussi célèbre, mais moins connu aujourd’hui, le lac du Luissel. Une bataille s’y est d’ailleurs déroulée aux environs de l’an 1000 ; au fond de ce lac on retrouva des armes anciennes d’ailleurs conservées au musée de Lausanne. Qui dit Châtel dit également fortifications Dufour situées derrière le hameau et s’étendant jusqu’à Saint-Maurice. Ces fortifications montrent entre autres la volonté de la Suisse de défendre sa neutralité tout en empêchant les ennemis de passer le pont du Rhône et d’envahir le pays par le Chablais.

 

On pourrait en dire des choses sur cette région de Bex dont les habitants sont nommés les Tsaouans : c’est une chouette, ou peut-être un hibou, dans tous les cas un oiseau de nuit car au Châtel ils savent faire la fête. Dans cet esprit, la grande salle a été inaugurée en 1947 par le chœur mite «l’Echo des Monts». Ce cœur disparu en 2009, les clés de la salle furent donc remisent au CAC (Comité d’animation du Châtel), constitué en 2001 et faisant vivre les lieux de part leurs marchés campagnards et autres rendez-vous.

 

Vasselin

Oui, oui et encore oui, le quartier de Vasselin fait bel et bien partie de la commune de Bex. Situé à la limite du Châtel et celle de Lavey-village, ce hameau compte tout de même 89 habitants. Notons que les enfants habitant ce quartier caché entre les vignes vont à l’école de Lavey. Vasselin s’est développé avec les années puisqu’au départ on n’y trouvait que deux bâtiments appartenant à la Confédération et qui y louait des appartements, à un prix modeste, au personnel fédéral. Ces bâtiments ont été construits après la Seconde Guerre mondiale, puis, avec les années, plus précisément à partir des années 1985, quelques villas se sont construites aux alentours. Petite anecdote: entre les années 1940 et 1973, lorsqu’on votait encore dans les hameaux, le bureau de vote de Vasselin prenait place dans une capite (petite cabane) située dans les vignes. Ce n’était pas pratique puisque les trois scrutateurs se marchaient dessus. Par la suite, ce bureau de vote à été déplacé dans la buanderie de l’un des deux bâtiments principaux.

 

Les Dévens

En voici un hameau sur lequel on pourrait conter des histoires des heures durant. Il faut savoir que cette région de Bex a été pendant longtemps étroitement liée aux Mines de Sel. Pour mieux comprendre, revenons entre les années 1860 et 1870 où une dizaine de maisons ont été construites et vendues aux quelques 200 mineurs qui venaient principalement de Fenalet et des Dévens. Il s’agit là d’un travail réalisé par le maçon M. Moret, qui a simplement répondu à la demande. A cette époque, l’ancienne école des Dévens était alors habitée par le directeur des mines. Il y avait une cloche qui servait pour l’appel des mineurs. Ensuite, au début du XXe siècle, cette bâtisse a été transformée en école. D’ailleurs, l’armoirie des Dévens, créée en 1985, est représentée par une cloche gravée avec le cigle de la mine en hommage à cette cloche, qui, pendant des années, sonnait le début et la fin du travail des mineurs.

 

Toujours en rapport avec les mines de sel, dès 1910 des canalisations ont été crées, reliant les mines aux bâtiments situés au départ du chemin de Pré-Meuran. Aujourd’hui la villa a été séparée en deux, la première ayant été totalement rénovée tout en gardant l’âme de cette demeure historique. Pour mieux comprendre à quoi servaient ces canalisations, il faut comprendre les différents systèmes qui existaient par le passé et qui permettaient d’extraire le sel. A l’intérieur des mines il y a des ruisseaux qui contiennent une proportion plus ou moins élevée de sel. L’idée de base étant de canaliser ces ruisseaux afin d’en chauffer l’eau pour ensuite en extraire le sel. Ce moyen consommant trop de bois pour l’époque, un autre système a été mis en place: faire couler l’eau jusqu’à une grande bâtisse remplie par des fascines sur lesquelles on faisait couler l’eau. Il suffisait ensuite de secouer ces fascines pour récupérer le sel. Dans les années 1910, ce procédé était largement employé, l’eau étant amenée avec ces canalisations jusqu’à ces fascines. Lorsque ce système des bâtiments de graduation est entré en fonction, ce dernier a été déplacé au Bévieux.

 

À cette époque, il fallut endiguer la Gryonne qui vagabondait avec son cour impétueux. Pour se faire, l’Etat de Vaud utilisa de la main-d’œuvre constituée de prisonniers d’Orbe qui dormaient d’ailleurs dans cette villa des Dévens. Avant la rénovation de cette dernière, à l’intérieur on pouvait encore apercevoir les boucles de métal servant à enchaîner les prisonniers. Historiquement parlant, on peut dire que c’est l’usine qui est devenue un village; puisque les Dévens ne se seraient certainement pas autant développés sans les mines de sel.

 

Le dernier point à aborder, plus moderne cette fois-ci, est celui de cette maison des Dévens gâchant totalement le paysage. On ne peut que l’apercevoir ; mais comment cela a-t-il pu bien arriver? La question a été posée à de nombreuses reprises et la réponse est simple. Trop simple peut-être… Concrètement, il faut savoir que, pour toute construction, il y a officiellement une mise à l’enquête, que généralement, personne ne lit. Chacun peut donc ensuite faire opposition. Cependant, à l’époque, personne aux Dévens n’a été prendre connaissance de cette mise à l’enquête qui n’a ainsi comptabilisé aucune opposition. La faute en revient donc principalement aux villageois, mais jetons aussi la pierre à la commune, qui, elle aussi, aurait pu agir.

 

Nous voici arrivé au terme de cette première partie sur les hameaux ; une ébauche puisque l’on pourrait en parler des pages durant. J’en profite pour remercier chaleureusement M. François Gillard, un fin connaisseur de notre région et de son histoire, ainsi que M. Jean-Philippe Marlétaz et Mme Paulette Kohli pour leurs précieux renseignements. Retrouvez la suite de ce sujet dans notre prochaine édition (août), dans laquelle vous y découvrirez l’histoire des hameaux suivants: le Chêne, Fenalet, les Posses, Solalex et Anzeindaz.

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Article écrit par

Zoé Gallarotti

Zoé Gallarotti

Rédactrice en chef

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