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Ces nuisibles qui nous importunent

On les appelle les nuisibles, parfois même malfaisants ou déprédateurs. Chaque saison a son lot de ces petites bêtes qui gênent, génèrent la peur et parfois causent beaucoup de dégâts. Si l’on dit d’une araignée qu’elle indique que la maison est saine, ce n’est pas le cas des punaises de lit, des cafards ou d’autres insectes.

 

Sébastien Flükiger
Sébastien Flükiger

 

Quand on tape nuisible sur internet, on tombe directement sur plusieurs pages expliquant comment s’en débarrasser ou tentant de nous vendre une multitude de produits chimiques. On apprend même que certains mammifères et oiseaux ont tendance à être considérés comme des nuisibles. Si ce terme est approprié pour quelques espèces comme certains xylophages, les insectes qui se nourrissent du bois comme les termites, ou les rampants tels cafard ou punaise de lit, et qu’il faut dès lors les éradiquer au premier signe, d’autres, comme les rongeurs, ne méritent pas un tel traitement. Pourtant, aujourd’hui, toutes ces espèces sont mises dans le même panier et effrayent bon nombre de personnes.

 

Alors qu’il est possible de se prémunir contre une invasion de ces fameuses bêbêtes, souvent c’est trop tard quand les gens réagissent et font appel à des entreprises pour s’en débarrasser. Notons que, pour le cas de l’extraction d’un nid de guêpes, par exemple, ce ne sont plus les pompiers qui sont chargés de cette tâche, c’est un métier qui demande une formation bien précise. D’où l’intervention d’entreprises spécialisées dont la plupart n’ont pas d’état d’âme ; elles tuent sans même essayer de comprendre le fonctionnement de leurs victimes et avec des produits tous plus chimiques les uns que les autres, empoisonnant par concentration du poison d’autre animaux de la chaîne alimentaire – par exemple les rodonticides. Heureusement, il existe encore des personnes qui ont une approche différente et bien plus intéressante. C’est le cas de Sébastien Flükiger qui a dernièrement installé à Bex son entreprise de prévention contre les nuisibles : Nuisible House Protect SNC. Selon lui, le terme nuisible n’est d’ailleurs pas approprié car il s’agit plutôt de signaux d’alarmes qui indiquent les erreurs réalisées durant la construction. Bref les conséquences d’une négligence. Portrait de ce chasseur écologique…

 

Un rêve d’enfant

Tout jeune déjà, Sébastien Flükiger rapportait chez lui, des insectes au fond de ses poches. C’est un parcours atypique qui aura mené ce naturaliste en herbe à créer sa propre entreprise. En effet, après un apprentissage d’employé de commerce, Sébastien a travaillé dans divers domaines puis également dans une entreprise de distribution de produits chimiques. Il a, entre autres, suivi une formation de délégué médical, puis juridique, avant de collaborer avec une entreprise de services de Pest control pour se débarrasser des insectes. «J’ai rapidement été interpellé par leur façon de procéder. Je ne voulais pas systématiquement tuer ces bestioles», confie-t-il. C’est là que le projet a germé dans sa tête. Mais avant de réaliser son rêve, il a travaillé quelque temps chez Hornbach à Riddes en tant que responsable des professionnels de la construction. Ce sont toutes ces connaissances acquises durant plusieurs années, soit au niveau médical, chimique, juridique et dans la construction, qui ont mené Sébastien à créer sa propre entreprise. C’est ainsi qu’en 2012 est né «Le Guêpier» basé en Valais et misant sur une lutte écologique contre ces nuisibles. Cinq ans plus tard, soit le 1er janvier 2017, Sébastien Flükiger s’exporte dans le canton de Vaud, plus précisément à Bex, créant ainsi «Nuisible House Protect» qui a pour but, cette fois-ci, de faire de la prévention afin d’éviter les invasions. « Les Vaudois sont prévoyants, et représentaient 60 % de mon chiffre d’affaire, c’est pourquoi j’ai créé cette seconde entreprise, à Bex », explique-t-il.

 

Telle une vraie fourmilière, les Flükiger travaillent en famille. Sébastien dirige toute sa petite troupe avec le sourire et une sympathie sans faille. Ainsi, c’est avec sa femme, Leslie, dessinatrice en bâtiment, que Sébastien s’est lancé dans l’aventure. Elle gère les expertises des charpentes infestées par les xylophages. Il y a également sa fille, Noémie, consultante dans le domaine de la comptabilité, son papa Eric, droguiste, consultant pour la sécurité des produits, leur application et leur stockage, et son frère Sylvain, webmaster et lui-même indépendant.

 

Le b.a – ba

«Pour faire ce métier, il faut bien connaître l’être humain, tant au niveau médical que psychologique : on parle ici des maladies que peuvent transmettre certains insectes et, également les phobies générées par ces derniers. Il faut alors être empathique.» En effet, alors que certains ont peur des chiens, d’autres sont effrayés par les insectes, les guêpes ou encore les rats. Ce n’est pas le cas de Sébastien, et heureusement d’ailleurs avec le métier qu’il exerce ! «Quand je travaille sur un toit et qu’une quarantaine de frelons volent tout autour de moi, je trouve ça magnifique», s’exclame-t-il admiratif avant d’ajouter : «j’ai tout de même une combinaison adaptée !»

 

Cette base acquise, vient ensuite la compréhension de toutes les espèces qui peuvent se faufiler dans une maison. Il existe cinq familles désignées comme nuisibles par l’humain : les xylophages, les rampants, les volants, les rongeurs et les mustélidés. Pour chacune de ces familles, il existe des techniques bien précises pour s’en débarrasser. Et quand on dit débarrasser, on ne parle pas toujours de les tuer, mais de les inciter à vivre ailleurs, comme expliqué dans le paragraphe suivant. Quand Sébastien nous explique comment faire correctement ce travail, il nous dit : «On doit parler cafard, penser cafard et vivre cafard.» C’est d’ailleurs valable pour toutes les espèces. «C’est ce qui nous permet de bien comprendre comment fonctionnent ces nuisibles pour mieux les contrer, il ne faut pas oublier que sur plusieurs générations, ils s’adaptent à nos méthodes et surtout à nos produits chimiques par mutations génétiques.»

 

S’en débarrasser sans les tuer

Les nuisibles ne nous offrent aucun répit. Toute l’année ils se relaient : les rongeurs en hiver, les fourmis et insectes au printemps, les guêpes, frelons et autres volants en été et les mouches en automne. L’objectif de Sébastien n’est pas de tuer ces bestioles, au contraire. Bien entendu, certaines d’entre elles, comme les cafards, doivent être éradiquées. Cependant, beaucoup d’autres, comme les souris, fouines, peuvent être simplement poussées à se déplacer dans des lieux ne gênant personne et ce, sans les tuer. Prenons le cas, par exemple, d’un essaim d’abeilles : «il suffit de prendre la reine que l’on déplace dans une autre ruche et, en principe, l’essaim la rejoint et ceci sans perte. Dans environ 90% des cas cette méthode est réalisable. Malheureusement, parfois leur lieu de vie se trouvant dans un endroit inaccessible, il m’est impossible de le sauver. Avec l’accord de l’inspecteur des ruchers nous le détruisons. C’est ce qui fait le plus mal dans mon métier.»

 

Sébastien Flükiger
Sébastien Flükiger

 

En ce qui concerne les rongeurs ou les mustélidés, l’idée est quelque peu différente, mais le concept reste le même, Sébastien ne les tue pas. «Il suffit d’obstruer le passage par lequel ils se sont introduits chez vous, ce qui représente environ 70% de mon activité dans ce domaine; je suis un bouche-trou professionnel», plaisante-t-il avant d’ajouter : «pour les souris, j’ai créé un piège de luxe, ensuite je les relâche vivantes et franches d’anticoagulant, en forêt, éloignées de plusieurs kilomètres de leur lieu de vie.» Plus qu’un piège, il s’agit là d’un véritable hôtel quatre étoiles pour ces souris – voir photo – qui disposent de quoi s’alimenter durant un peu plus d’une semaine. Ainsi, les rongeurs, les mustélidés, et beaucoup de volants sont sauvés par Sébastien. Contrairement aux idées reçues, les guêpes ne sont pas inutiles, c’est un prédateur efficace contre les mouches, les moustiques et autres insectes volants. Chaque bêbête possède donc son utilité, même les mouches ; si on en trouve en masse chez soi, cela indique que l’on a beaucoup de failles susceptibles de laisser entrer les nuisibles donc autant de travail d’isolation.

 

Bien entendu, il n’est pas possible de tous les sauver. Encore une fois, notamment pour les xylophages et les insectes rampants, la seule solution est de les éradiquer. N’oublions pas aussi les moustiques : «le pire des nuisibles. D’autant plus que le moustique tigre a passé le Gothard et qu’il est susceptible de transmettre des maladies telles que la dengue.» Pour tous ces nuisibles, il existe alors des méthodes diverses telles que le chaud, le froid, les gaz, les ondes ou même le CO2. Les produits chimiques peuvent parfois être remplacés par des biocides naturels comme le vinaigre ou l’acide acétique. Lorsque l’on est envahi, il faut alors agir vite. Cependant, certaines interventions peuvent être longues, très longues… «Plusieurs semaines pour des cafards trouvés dans un restaurant. Je devais maintenir l’infestation au plus bas niveau possible, selon les normes d’hygiène établies, pour pouvoir s’en débarrasser définitivement.» Une motivation et une formation du personnel a permis aussi de les stopper. Les interventions de nuit pour ce genre d’insectes restent les plus efficaces. Mais dans ce métier, il y a aussi des anecdotes amusantes : «J’ai été appelé pour déloger une fouine dans une chambre haute. Après avoir complexifié les accès de son passage, cette dernière est allée dans le bâtiment voisin où elle a été très bien accueillie, même nourrie et dorlotée.»

 

Prévenir au lieu de guérir

Sébastien s’est également spécialisé dans la prévention. Car, pour éviter les coûteux frais liés aux interventions, il vaut mieux faire attention déjà lors de la construction de sa maison. «Je rêve de pouvoir collaborer avec les constructeurs.» Mais c’est un budget supplémentaire pour lequel ces entreprises ne souhaitent malheureusement pas investir. «Pourtant la meilleure prévention se fait à la construction. Mais nous proposons aussi une expertise des habitats pour prévenir la venue des nuisibles.» Pour éviter certains frais, il est possible de souscrire une assurance, «La Mobilière est une très bonne assurance pour ce genre d’interventions.»

 

N’oublions pas non plus les méthodes empiriques : un bois coupé en décembre à la lune descendante aura moins de sève et donc moins de sucre et autres éléments nutritifs attirant les xylophages. Dans ce même esprit, une salle de bain aérée, avec un taux d’humidité bas, évite la venue de poissons d’argent.

Informations

Le Guêpier
Nuisible House Protect
Sébastien Flükiger
079 787 11 66
www.leguepierautravail.com

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Article écrit par

Zoé Gallarotti

Zoé Gallarotti

Rédactrice en chef

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