La première du dernier film de Kate Amiguet «Samuel Monachon, une vie de passions» a eu lieu début avril aux Cullayes devant une salle conquise par le sujet. Samuel Monachon, cinéaste animalier est le regard, la sensibilité et l’humanité de la réalisatrice.

La passion selon Kate

Kate Amiguet est bien connue sous nos latitudes et même au-delà. Bien des choses ont déjà été dites sur le personnage, son action, ses convictions.

Kate Amiguet, c’est un foisonnement de sentiments, de passions, de combats, de mots, d’images et d’amour, pour la nature, pour les animaux et parfois aussi pour les êtres humains, ceux qui lui donnent envie de se battre encore et toujours pour préserver cette beauté qu’elle traque inlassablement dans cette nature si généreuse.

D’ailleurs, elle y est née. Cet environnement, elle le porte dans son corps, dans son cœur, dans chacun de ses sens. C’est donc tout naturellement qu’elle commence à s’intéresser à l’éthologie et à la bionomie. Cela va donc de soi que Kate soit végétarienne.

En 1999, Kate crée la Fondation MART (Mouvement pour les Animaux et le Respect de la Terre), qui s’occupe d’animaux maltraités et de sites pollués. Elle organise aussi des actions de nettoyage dont les dernières ont eu lieu à Noville en avril dernier.

Le jour où elle rencontra Samuel Monachon, elle qui n’avait jamais touché une caméra se découvre une nouvelle passion, le cinéma animalier. Seule, elle apprit à dompter l’image. Plus tard, elle se mit au montage. Un nouvel instrument qui lui permit d’illustrer et montrer la vie d’animaux sauvages, mais aussi de dénoncer les conditions de vie dans les porcheries helvétiques. 

En 2010, elle crée TVmart, première web-TV francophone sur les animaux et la nature. Actuellement, plus de 200 films sont visibles sur ce site. Elle possède encore suffisamment d’images en réserve pour réaliser une bonne vingtaine d’œuvres.

Et selon Samuel

Il fallait bien rendre hommage à cet homme, Samuel Monachon, qui a révélé à Kate la magie des images et des sons. Passionnant et passionné, son parcours était pour le moins inattendu. Les images remontent le temps. 

Samuel est né à Servion en 1935. Sa mère étant malade, lui et ses frères et sœurs furent placés dans des familles d’accueil. La vie était rude. Il travaillait dans les champs avant d’aller à l’école. Il était déjà passionné, par la nature, son terrain de jeux, et la peinture. Il accomplit alors un apprentissage de pâtissier-confiseur à Berne. Le lundi, il avait congé et il allait au cinéma voir des films d’aventure. Le goût du cinéma lui vint rapidement et il commença à réaliser des westerns avec ses frères et ses copains. En 1957, son premier film est terminé. Tout est fait «maison», les costumes, les bruitages. Mais Samuel voit plus grand et décide de réaliser un film en 16mm. Cela sera «L’homme du Grand Nord», avec des combats, des chevauchées fantastiques, des Indiens, êtres chers à Samuel pour leur vie en osmose parfaite avec la nature. Il y aura plus tard «Les hors la loi de la Broye» et une fameuse bagarre dans un saloon.

Tous ces films furent réalisés en extérieur avec comme toile de fond la nature, les animaux qui surgissent au hasard d’une prise de vue. Samuel imagine alors un nouveau tournant à sa vie de réalisateur. Il sera cinéaste animalier. Depuis, une trentaine de longs métrages ont été réalisés avec un message écologique, une envie de partager la beauté, les émotions, la poésie. Samuel est aussi parti du côté de l’Alaska et de l’Islande pour y découvrir la splendeur de nouveaux horizons.

Un jour peut-être l’apercevrez-vous en train de vagabonder à travers champs ou en pleine forêt, assis silencieusement, à l’écoute des oiseaux et des plantes, à l’affût de l’instant magique. Un jour peut-être partagerez-vous son amour pour la beauté du monde. Un jour peut-être Kate n’aura-t-elle plus à combattre contre la cruauté et la bêtise des hommes. Un jour, peut-être…