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La grande nuit

Ce soir-là, ils rentraient d’un repas chez les parents de José et leur voiture progressait à allure réduite sur cette petite route de forêt couverte de neige fraîche qui ne cessait plus de tomber depuis le milieu de l’après-midi.
Marine était assise confortablement sur le siège passager légèrement incliné vers l’arrière, ses mains posées sur son ventre parfaitement rond. Bien qu’un peu fatiguée, elle se sentait tout à fait heureuse, là, en ce moment précis, près de l’homme qu’elle aimait, dans cette sorte de petit cocon tout chaud. Ils parlaient une fois de plus joyeusement de leurs idées pour le prénom de leur bébé à venir tout bientôt quand, soudain, José dut s’arrêter car des animaux se trouvèrent dans les phares de sa petite voiture. Un cerf, une biche et leur petit, restés figés par cette lumière aussi forte qu’inattendue et qui les avait laissés sans réaction. Cette rencontre inopinée avait quelque chose de surréaliste ! La biche tourna alors la tête vers son petit et le père de celui-ci et sembla leur faire un signe puis tous trois disparurent aussi vite qu’ils étaient apparus dans la lueur de cette nuit de Noël.
José et Marine, aussi surpris qu’émerveillés, se regardèrent et, une fois soulagés que cet incident se terminât aussi bien, s’embrassèrent, heureux.
« Rentrons chez nous, comme cette petite famille ».
José tourna la clef mais rien ne se passa !
Un deuxième essai laissa entendre la petite voiture toussoter mais hélas, elle ne démarra pas. La batterie… une fois de plus, la batterie lui jouait un mauvais tour !
Mais là, perdus au milieu de nulle part, dans cette nuit blanche de neige, la situation leur parut tout à coup vraiment bien moins bonne.
José sortit son portable de sa poche mais il constata avec effroi qu’il n’y avait ici aucun réseau.
Marine commençait à être très inquiète et on sentait le froid doucement envahir l’habitacle jusqu’ici rassurant par sa chaleur agréable.
José sortit de la voiture et regarda alentour s’il apercevait trace d’une vie humaine. Ses yeux tombèrent soudain sur une petite route dans un espace entre deux grands sapins ! Il rouvrit la porte et dit à Marine : « Peux-tu me donner la lampe de poche qui est dans la boîte à gants ? Je vais vite voir où mène cette petite route. Ne bouge pas d’ici, je reviens tout de suite. »
Marine, peu rassurée à l’idée que José la quitte, même pour quelques secondes, lui proposa de l’accompagner : « Je préfère venir avec toi, José. J’ai vraiment peur de rester ici seule. »
José vint alors ouvrir la porte du côté passager et aida sa chère femme à sortir de la voiture ; il la couvrit avec son grand manteau heureusement resté chaud sur le siège arrière et ils se mirent doucement en chemin, guidés par cette faible lumière. Après un petit virage, ils découvrirent un bâtiment tout en bois : une sorte de hangar ou de grange ! Oh, quelle chance ! Cela signifiait peut-être que des humains vivaient non loin d’ici.
Ils arrivèrent à la grande porte et José la tira doucement. Une agréable chaleur dans une odeur de paille fraîche les accueillit.
Ils découvrirent alors une famille de chevaux : un grand mâle, une jument et ce qui devait être leur petit.
Marine, qui savait très bien comment se comporter avec des chevaux leur parla en leur expliquant pourquoi ils faisaient irruption dans leur écurie.
Les chevaux parurent calmes et Marine s’assit sur un petit banc en bois providentiel. C’est alors que, sans doute encouragée par les événements, se produisit une première contraction qui lui arracha un gémissement.
José lui demanda si tout allait bien, inquiet à l’idée que cette naissance tant attendue et espérée ne se produisît ici et maintenant.
Marine le rassura mais une deuxième contraction l’interrompit.
Tout se passa alors très vite : José installa Marine du mieux qu’il put sur une couverture trouvée dans l’écurie sur un lit rapidement fait de paille fraîche.
Dame Nature fut généreuse avec le jeune couple et Marine accoucha, quelques minutes plus tard, d’une magnifique petite fille.
José avait parfaitement su accompagner sa tendre épouse et tous trois étaient maintenant serrés, partageant la douce chaleur qui exhalait de tous ces êtres vivants dans cette petite écurie, accueillant dans le monde des vivants cette douce petite Jessica.
José tourna la tête et aperçut une plaque avec le nom des chevaux : Melchius, Baltha et Gaspo et soudain une impression de déjà vu, ou lu, plutôt, s’imposa à lui…
La magie de la nuit de Noël avait une fois de plus opéré…
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Christophe Grau

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