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Souvenir Français : cent ans plus tard, on se rappelle

Chaque année à Bex, le Souvenir Français organise une cérémonie commémorative de l’armistice du 11 novembre pour les soldats morts au combat lors de la Grande Guerre. Elle s’est tenue au cimetière de Tavalles à Bex le 27 octobre dernier.

 

De g. à d. Patrick Ver Eecke, Jean-Pierre Boutonnet et Henri Martin
De g. à d. Patrick Ver Eecke, Jean-Pierre Boutonnet et Henri Martin

 

De nombreuses personnalités locales ont fait le déplacement afin de maintenir la mémoire des combattants de la liberté et du droit morts pour la France. Parmi eux, les autorités religieuses représentées par le diacre Pierre Maffli et le curé de la paroisse d’Aigle, Rolf Zumthurm, la préfète d’Aigle, Patricia Dominique Lachat, l’ancien syndic de Bex, Michel Flückiger, le président du conseil communal de Bex, Pierre Droz ou encore un colonel retraité de Bex, Luc Monnier. Des familles d’anciens combattants étaient également présentes, un trompettiste retraité de l’orchestre symphonique de Berne venu jouer quelques morceaux, Paul Falentin ainsi qu’une délégation de Jeunes Gardois. Cette délégation était menée par Henri Martin, président du comité local de Cèze Cévennes (France), Patrick Ver Eecke, vice-président ainsi que Jean-Pierre Boutonnet, chancelier du Souvenir Français et réserviste de l’armée de l’air. Ils ont accompagné cinq jeunes porteurs de drapeaux : Gabriel, Océane, Flora, Laeticia et Eva.

 

Cette émouvante cérémonie était particulière car elle marquait le centenaire de la fin de la Grande Guerre. À cette occasion, des gerbes de fleurs ont été déposées sur les tombes où reposent des soldats belges et français. «Malheureusement, la flamme du souvenir s’affaiblit», a reconnu Pierre Droz. En effet, les cérémonies de ces dernières années n’ont pas attiré une foule importante. En revanche, cette année était différente. «Je trouve admirable que la relève soit assurée, c’est important de maintenir le souvenir et d’entretenir ces tombes», a indiqué Patricia Dominique Lachat en faisant notamment référence à la présence de la délégation de Jeunes Gardois.

 

Un souvenir partagé

Parmi les familles d’anciens combattants présentes, Jean-Claude Boré a pris la parole. «Mon père, Constant Boré, était un homme courageux. Il faisait partie des régiments de militaires sacrifiés. Il était en charge de la téléphonie et se trouvait parfois à seulement 500 mètres des tranchées allemandes. Je vous remercie tous en sa mémoire.» Constant Boré (1897-1941), Français, originaire d’Ingrandes sur Loire, a été mobilisé en 1916 ; il était alors âgé de 19 ans. Il y est resté jusqu’en 1919 comme agent de liaison au 226e Régiment d’Artillerie. Durant ces trois années, il a écrit tous les jours à sa mère et à sa sœur, générant ainsi un ensemble de 800 lettres et photographies du front qui ont d’ailleurs servi pour une pièce de théâtre : «1916 ; ciel bleu à l’horizon». Cette pièce jouée à Vevey et à Lausanne l’année dernière a rencontré un franc succès. Elle a été mise en scène par Nathalie Pfeiffer, également présente lors de cette cérémonie.

 

Autre représentant d’un poilu : Patrick Ver Eecke, venu avec la délégation de Jeunes Gardois. «Mon arrière-grand-père a combattu et il est mort au front. L’exploitation familiale située dans la région de Ypres, en Belgique, a été détruite durant cette guerre, ma famille s’est alors installée en France. À la fin de la guerre, le gouvernement belge a proposé à mon arrière-grand-mère de revenir en Belgique, mais elle a refusé, sa région natale n’étant plus qu’un champ de ruines. Seul subsiste le nom de mon arrière-grand-père sur un monument à Saint-Jacques Capelle.»

 

Souvenir Français

Né en 1872 en Alsace et en Lorraine occupées puis créé en 1887 par Xavier Niessen, le Souvenir Français a été reconnu d’utilité publique en 1906. L’association est placée sous le haut patronage du Président de la République. Elle a été couronnée par l’Académie Française en 1975 et par l’Académie des Sciences Morales et Politiques en 1978.

 

Chaque année, le Souvenir Français (une association reconnue d’utilité publique outre-Jura et qui entretient, rénove et fleurit plus de 130’000 tombes chaque année et ce, partout en France métropolitaine, en outre-mer et à l’étranger) rend hommage à ces héros ; le Chablais ne fait pas exception puisqu’en 1916, 157 soldats ont débarqué à la gare de Bex. Une partie d’entre eux ont été répartis entre Villars et Gryon, tandis que 91 soldats ont trouvé refuge ou soins entre la villa Stella, la Villa des Bains, l’Infirmerie de la Grand’Fontaine et l’hôtel Crochet (Institut Ascher). Quatre d’entre eux sont morts dans la cité du sel et ont été inhumés au cimetière de Tavalles à Bex. En 1917, un interné civil belge a été enterré à côté de ces quatre soldats français avant d’être rejoint par un autre soldat belge et un autre français. Au total, sept soldats reposent au cimetière bellerin. Rappelons que le comité du Souvenir Français de Leysin et environs cherche une personne motivée pour prendre la responsabilité du secteur; un poste bénévole à pourvoir tout de suite. «De plus, toute aide physique est la bienvenue pour l’organisation», conclue Michel Poulain, délégué général adjoint du Souvenir Français.

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Article écrit par

Zoé Gallarotti

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Rédactrice en chef

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