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Retour sur plus de deux siècles de commerces bellerins

Dans la Cité du sel, de nombreux commerces se sont succédé, et certains auront marqué ou marquent encore la communauté bellerine. Le «Point Chablais» s’est efforcé de retracer au mieux près de deux siècles d’histoire au cœur des commerces bellerins. Nous remercions chaleureusement tous ceux qui ont su se remémorer parfois avec beaucoup de précision les personnages qui ont participé à la vie économique du village. Il manquera certainement des noms à l’appel, et plusieurs dates ne sont malheureusement que des estimations.

 

Temple de Bex

 

Des commerces qui durent

De nombreuses entreprises créées parfois il y a deux siècles, sont encore d’actualité aujourd’hui. Affaires familiales ou non, ces commerces traversent le temps sans prendre une ride ou presque.

 

L’Imprimerie Bach s’appelait, à sa création en 1899, «Journal de Bex». Elle édita ce titre pour la première fois cette même année. Après 94 ans d’existence, il a disparu pour être remplacé par le «Journal du Chablais». Dès 1920, la famille Bach reprit l’imprimerie jusqu’en 1988, et, depuis, ce sont Thomas Imboden et Jean-Michel Perret qui dirigent l’entreprise sous la nouvelle raison sociale Imprimerie Bach SA.

 

La SIC (Société industrielle et commerciale de Bex), présidée actuellement par Manu Capancioni, fêtera ses cent ans en 2013.

 

L’Usine Fixit, naguère Gypse Union, extrait le gypse à Bex depuis 1896, et, depuis 1911, un téléphérique transporte les pierres brutes de la colline du Montet dans l’usine située plus bas dans la plaine de Bex. Ont également existé des entreprises mécaniques et hautement techniques comme Plumettaz et Meili.

 

La boucherie de la rue Centrale ouverte en 1880 à été reprise par la famille Vuagniaux en 1960. Marc Vuagniaux en est à la tête depuis 1991. Armand Tauxe ouvrit la Boucherie Chevaline vers les années 1942. Elle se trouvait, à l’époque, en face de la Laiterie Modèle et fut reprise quarante ans plus tard par Christian Minder, aujourd’hui installé à la ruelle du Marché. La laiterie du collège date, quant à elle, d’il y a 124 ans. A l’époque elle coulait le lait, aujourd’hui elle est spécialisée dans le commerce.

 

La Quincaillerie Fleuti est sans doute l’une des plus anciennes. Elle vit le jour vers 1895 grâce à Alfred Fleuti et fut transmise à son fils puis petit-fils Gérald qui la gère depuis 46 ans. Elle resta durant tout ce temps au même endroit, auparavant employé comme abattoirs communaux. La Quincaillerie Fleuti survécut à de nombreuses autres maintenant fermées et reste la seule de tout le Chablais a faire dans le traditionnel.

 

Wüthrich Tapisserie, fondée en 1890, vendait autrefois des tapisseries et des meubles. Aujourd’hui, Olivier Wüthrich gère l’entreprise et propose ses services de tapissier.

 

Les premiers centres commerciaux à s’implanter sur la commune sont les magasins Coop. Si ce dernier existe uniquement à la ruelle du Marché depuis 1969, il en fourmillait pourtant depuis bien avant cette date, autour de 1910. En effet, une dizaine de petites Coop alimentaient la population, dans tous les hameaux, mais aussi plusieurs dans le centre, à la rue du Cropt, à l’avenue Biaudet, au Glarey, etc. La Migros est ensuite arrivée en 1953, tout d’abord à la ruelle du Marché, déplacée en 1990 à la rue Centrale.

La Poste date, elle, des années 1820, et se trouvait jusqu’en 1904 en face de l’Hôtel de Ville. Et la BCV est la première banque implantée sur Bex, soit depuis 1873. Elle racheta d’ailleurs le Crédit Foncier également présent sur la commune.

 

Les vignerons

La commune bellerine est aussi connue pour ses bons vins et ça ne date pas d’hier. Par exemple, en 1542, la famille Rapaz cultivait déjà du vin. Une technique transmise de génération en génération. Aujourd’hui, les Frères Rapaz poursuivent cet héritage. La Vinicole de Bex poursuit, elle, ses activités depuis 1905. Le Domaine du Chêne a connu plusieurs propriétaires, et ce depuis sa création en 1949 sous le nom de Caves du Chêne SA. Le Domaine du Luissalet, plus récent, date quant à lui de 1984.

 

Les cafés et restaurants

Les cafés et restaurants ont toujours été aussi nombreux. Les plus anciens sont sûrement ceux de la Tour, de la Treille de la Colonne et l’Hôtel de ville, qui datent du milieu du XVIIIe siècle. La Treille, gérée ces dix-sept dernières années par Marceline et qui est actuellement en changement de propriétaires. La Colonne existe depuis 1884, tandis que le Kilt Pub depuis 1900. Il s’appelait l’Union, café rattaché autrefois à l’Hôtel de l’Ours. Le Café de la Gare date, lui, de fin 1800. Quelque quinze peintures murales représentant principalement des paysages du Nil y ont été réalisées entre 1920 et 1930 par Aimé-Félix Nicollerat, 1876-1946,  selon une rumeur afin de régler son ardoise au bistrot. Une rue du quartier des Valentines porte le nom de cet artiste bellerin qui vécut en Egypte, à Rome et à Paris.

 

Les fleuristes

A Bex il persiste encore deux fleuristes. Vertige Floral existe depuis 23 ans. Sa propriétaire, Catherine Dreier, cherche actuellement un preneur pour racheter son commerce. Le second, l’Atelier Fleur, a été repris par Lysiane Delfosse en 1991. Avant, il se situait en face du Temple et appartenait à Béatrice Mader Udry depuis plusieurs années.

 

Les autres

Curchod Electricité continue aussi sa route depuis quelque temps déjà. Repris par la famille Curchod en 1974 à M. Goiran, l’entreprise date cependant de plusieurs années auparavant.

 

Muller Optique aura fait du chemin également puisqu’il a été fondé il y a environ 90 ans à Montreux par Emile Muller. Bien avant cette date, la maison Muller avait un atelier de fabrication de montures à Clarens. Celui-ci resta en fonctions pendant quelques décennies. Après le décès du fondateur, sa femme Francine et son fils René reprenaient le flambeau. M. Rainer Bätz, maître opticien, employé de M. René Muller depuis 1969, reprit la direction de la société le 1er avril 1994. La Lunetterie de Villeneuve et la Lunetterie de Bex ont été intégrées dans cette société en 1996 et 1997 respectivement.

 

Stock Jeans, ouvert en 1990 par Pierrette Von Allmen et son mari, fut la première boutique de la région proposant la marque Wrangler. Le magasin d’habits hommes et femmes est maintenant tenu par Josiane Loeffler.

 

Toujours à la fin du XXe siècle, Mario Canapa monta sa boîte de radio et télévision en 1985.

 

Ces entreprises qui ont fermé

Tous n’ont pas eu la chance de faire perdurer leurs commerces. Mais certains seront tout de même restés de nombreuses années. Si aujourd’hui, Bex abrite de moins en moins d’entreprises et commerces, ce n’était pas le cas avant où l’on trouvait de tout, même un bijoutier et un horloger.

 

Les proies de ces grands centres, des magasins comme le Louvre, dans lequel  les clients pouvaient se procurer de tout et fermé vers 1969.

 

Le Bazar Cherix-Vidoudez, situé à côté de l’Hôtel de Ville, vendait des vêtements. Il resta en activité de 1870 à 1980 et se transmis sur trois générations. La famille Grezzi marqua sa présence sur la commune avec un magasin d’habits ouvert dans les années 1920 et fermé dans les années 1990. Toujours dans le textile, il existait Bassins Habits sur la place du Marché dans les années 1950. Il y avait aussi un marchand de boutons et un tailleur, Adolf Annen, qui travailla d’environ 1940 à 1980.

 

Avant l’arrivée des centres commerciaux, de nombreuses épiceries coulaient des jours heureux au village. Parmi eux, l’Epicerie-Droguerie Glardon, créée par Jean-Louis Glardon en 1907 et cédée à sa fille Juliette en 1958, qui s’en occupa durant un peu moins de cinquante ans. L’épicerie Paul et  Edmond Richatd, ouverte dans les années 1920 et qui faisait du dépôt de sel. Celle de Louis Minnel, soldat de la Première Guerre mondiale, il débuta son commerce à la fin de la guerre. Il en existait encore beaucoup d’autres, notamment dans les hameaux aujourd’hui déserts.

 

Plusieurs boucheries ont disparu, comme, entre autres, Tauxe, Linder ou Bärtschi. Les coiffeurs, Breitenmoser, Wyler et Bach, actuellement Wüthrich et Dy Chourp, ont normalement évolué avec leur temps.

Les boulangeries Künzi, Delacrétaz et Blanc ne sont plus que souvenirs, ainsi que les laiteries Cherix et Bovet. Tous distribuaient leurs produits jusque dans les hameaux de la commune avec leurs véhicules.

 

Les habitants se rappelleront sûrement de la Banque de Bex dirigée par Félix Paillard, ouverte dans les années 1900 et qui a fait faillite en 1935. Ainsi que, sur la rive gauche de l’Avançon au lieu dit Pré-du-Moulin, à hauteur de l’actuel centre du SDIS, la papeterie créée vers 1860 et qui brûla en 1910. Sans compter le Grand Hôtel des Salines, ouvert en 1871, et qui a brûlé en 1981. Aujourd’hui, sur le terrain des Salines, seul reste une maison de maître construite avec l’hôtel.

 

On constate qu’il y a près d’un siècle en arrière, dans le centre de Bex et dans les hameaux, les habitants pouvaient faire des achats de toutes sortes, de petites épiceries existant, à l’époque, dans ceux-ci. Aujourd’hui le commerce bellerin est en diminution, et seul les plus importants survivent. Nombreux d’entres eux ont fermé ces dernières années, après seulement quelques mois d’ouverture. Le pari est osé et le défi difficile à réaliser au sein de cette petite ville qui est cependant appelée à se développer.

Nous remercions tout particulièrement

Freddy Gerber, retraité de la police, anciennement préposé au contrôle des habitants et actuellement archiviste à la commune de Bex

Gérald Fleuti – Gérant de la Quincaillerie Fleuti

Marc Vuagniaux – Gérant de la Boucherie Vuagniaux et anciennement président de la SIC

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Article écrit par

Zoé Gallarotti

Zoé Gallarotti

Rédactrice en chef

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